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Tadao ANDO est un architecte japonais catégorisé comme faisant partie du style régionalisme critique : une approche architecturale qui s’efforce de remédier à l’indifférence de l’architecture moderne à l’égard de l’endroit ou du lieu de construction, en utilisant les éléments culturels locaux pour enrichir les significations de l’architecture. ANDO, lui s’illustre en utilisant la lumière et le béton et conçoit en 1989, l’une des ses plus illustres œuvres architecturales : L’Eglise de la Lumière dans la région Osaka au Japon.

 

Textes : Thibault Roy

La Lumière et le béton 

Tadao ANDO est nĂ© en 1941 dans un quartier populaire d’OSAKA. Il est très vite livrĂ© Ă  lui mĂŞme et c’est au contact des artisans du voisinage qu’il dĂ©cide d’apprendre l’architecture  en autodidacte, ce qui est rarissime au Japon, en achetant des livres chez les bouquinistes. A 17 ans il commence une carrière de boxeur professionnel et c’est Ă  ce moment lĂ  qu’il dĂ©couvre l’œuvre de Le Corbusier qui l’impressionne Ă©normĂ©ment. Grace Ă  son parcours de boxeur il arrive Ă  Paris en 1965, quelques jours après la mort de Le Corbusier survenue le 27 aout. Il se passionne alors pour cet architecte et visite aussitĂ´t ses bâtiments comme le Pavillon Suisse, la Villa Savoye Ă  Poissy qui tombe alors en ruine et la citĂ© Radieuse de Marseille. Comme son « mentor » Le Corbusier, ANDO voyagera beaucoup. Durant 7 ans, il traverse les continents, et analyse ce qu’il voit. InspirĂ©, il rentre au Japon en 1969, et dĂ©cide de crĂ©er son agence d’architecture. C’est seulement Ă  partir de 1970 qu’il conduit ses premières rĂ©sidences et que sa carrière dĂ©bute rĂ©ellement. 

Au cours des annĂ©es 1970, Ando dĂ©finit peu Ă  peu les fondements de son style architectural. Pour ANDO « l’architecture n’est pas qu’une question de budget ou de fonctionnalitĂ©s. Il faut concevoir des choses qui touchent l’âme des gens ». Son nom appelle tout de suite des images : le bĂ©ton armĂ© gris, la lumière, le vent, les figures gĂ©omĂ©triques entrelacĂ©es. Le bĂ©ton, que l’on oppose souvent Ă  la nature, « symbolise l’Ă©poque moderne. Tout le monde peut s’en procurer partout, aux États-Unis, en France, en Allemagne, en Angleterre … C’est avec ce matĂ©riau accessible Ă  tous que j’ai voulu concevoir une architecture comme personne », explique-t-il.

D’autres réalisations de l’architecte japonais sont marquantes par le silence qui s’instaure naturellement dans ces lieux bétonnés. La maison Koshino s’installe dans un terrain en pente, et propose des entrées de lumières remarquables. Les formes qu’utilise ANDO sont simples, et permettent une lecture efficace de l’espace : carré, cercle, rectangle. 

Le bĂ©ton est bel et bien le matĂ©riau qu’il prĂ©fère. Il utilise le plus souvent un bĂ©ton banchĂ©, dont les trous de banches sont restĂ©s apparents, crĂ©ant un rythme sur les longues surfaces brutes. ANDO jouit sans conteste d’une rĂ©putation internationale. En 1985, il reçoit la mĂ©daille Alvar Aalto et en mai 1992 lui est dĂ©cernĂ© le Carlsberg Architectural Prize, qui lui est remis par la reine Margrethe II du Danemark. En juin 1995, ANDO est le troisième Japonais Ă  recevoir le prix Pritzker d’architecture, sorte de prix Nobel d’architecture. Il est laurĂ©at du Prix de Kyoto en 2002. 

Dernièrement, ANDO travaille sur le projet de la Fondation Pinault à la Bourse du Commerce à Paris, concours qu’il a remporté en 2017. Il s’agira de présenter la collection d’art contemporain de François Pinault, grand collectionneur. Un projet dont l’élément phare est la création d’un cylindre de béton au sein même de l’espace de la rotonde et sa coupole classique. Le projet devrait voir le jour en 2019.