Edito

AMOR
 

Erich Fromm, grâce à son livre « L’art d’aimer » nous a légué une grande source d’inspiration pour nous faire réfléchir sur l’amour. Cet auteur a été capable de considérer l’amour comme un art, comme un sentiment que nous pouvons tou-te-s avoir le potentiel de générer, mais qui demande beaucoup d’attention pour être maintenu. “L’amour est un défi constant. Il n’est pas un lieu de repos, mais un mouvement, une croissance, un travail réalisé en commun ». Parler d’amour, c’est associer désir physique, échange et complicité. Pourtant l’amour se décline en une infinité de nuances : fusion, raison, dépendance, haine… Nos comportements d’adulte sont l’occasion de prolonger ou de réparer les expériences vécues dans les tout premiers moments de l’enfance. Le point commun entre les différentes façons d’aimer ? L’idéalisation de l’autre et la dévalorisation de soi. Aveuglé par les émotions, on pare notre partenaire de toutes les qualités dont on se croit le plus souvent dépourvu. D’où l’expression « tomber amoureux » : on descend quelques marches et on installe l’autre sur un piédestal.

De ce constat découle alors trois visages de l’Amour : Eros, Agapê et Philia. 
Eros est ce qu’on appelle l’amour passion : le cœur s’emballe, l’excitation alterne avec la peur, le désir physique est insatiable, le manque nous obsède dès les premières séparations. Nos repères sont bousculés, on se perd un peu. On peut alors basculer dans la dépendance :
« Sans elle, je ne suis rien ». Resté à l’état d’objet, le partenaire devient indispensable pour vivre.
Agapê est quant à lui l’amour-amitié. Autant l’amour passion incite au repli sur soi et sur le couple, autant cet amour-amitié invite à s’ouvrir sur l’extérieur. On est complice, on se comprend, on s’écoute, on s’intéresse l’un à l’autre et au monde… Et, tout à coup, cette amitié a priori sans ambiguïté se transforme : les regards changent, le désir s’installe.
Puis il y a enfin Philia, l’amour profond. C ’est l’amour alliant désir et raison : on s’aime, mais on ne s’appartient pas. Amour dit « mature », il suppose une bonne compréhension de soi-même et de l’autre, mais aussi de savoir déjouer les pièges qui nous lient au passé et qui entraînent la dépendance. Mais attention, l’attachement n’est pas la dépendance, c’est le respect qui fait la différence : respect de soi – être à l’écoute de ses propres désirs, ne pas s’oublier pour l’autre – et respect de l’autre. L’amour est partout : dans la mode, la décoration, les oeuvres de Rose Madone... et dans ce 32èmenuméro d’ISSI Magazine ! Belle rentrée à tou-te-s, bonne lecture et ... aimez-vous ! 

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