Edito
L’élégance est une vue de l’esprit, un mythe, une chimère. Qui est élégant ? Entendons-nous : qui l’est vraiment ? Qu’est-ce donc qui distingue du périssable, de l’éphémère ? Car l’élégance est tout sauf volatile. Elle est l’impalpable, l’intemporel. Tous ces mannequins d’un soir, couturiers d’une saison, designers fangeux ne sont que les avatars navrants d’un genre. C’est que l’élégance n’est pas un vêtement, encore moins un accessoire. C’est une attitude, un regard, un geste. Bref : un style. Si l’on considère l’élégance dans cette (seule et véritable) acceptation, alors seulement ses grandes figures viennent à l’esprit et en mémoire.
L’élégance reste innée, une vertu rare qu’aucune richesse ne saurait acheter. La véritable élégance est celle qui hait la vulgarité et la superficialité car dans l’élégance, il s’agit tout d’abord de prendre le temps de vivre. Ce neuvième numéro est résolument tourné sur notre paradigme de l’élégance : La reine de beauté Camille Cerf revient sur son aventure Miss France ; Le Printemps fête ses 150 ans d’élégance ; Manila Grace ou l’élégance à l’italienne s’installe à Lille ; un intérieur élégant avec Louis Decottegnie ; le concours d’élégance Richard Mille à Chantilly...
In fine, l’élégance est tout sauf une posture; c’est l’essence même du style. L’élégance, c’est surtout le luxe de l’injustice : on ne devient pas élégant, on naît ainsi. La nature est cruelle, car elle-même est élégante. Et tant pis pour les autres.