Margiela, les années Hermès au MoMU d’Anvers - Quand avant-gardisme et tradition se rencontrent
Du 31 mars au 27 août, le musée de la mode d’Anvers mettra à l’honneur les créations du belge Martin Margiela réalisées pour la maison Hermès entre 1997 et 2003.
Lui-même originaire d’Anvers où il étudia la mode à l’académie royale des Beaux-Arts en compagnie des 6 couturiers qui forment le fameux groupe des « Six d’Anvers », Martin Margiela est célébré à travers les 12 collections qu’il a réalisé pour Hermès au musée de la mode de la capitale flamande du textile. Souvent oubliées, ces années Margiela chez Hermès ont pourtant marquées la mode, tant du point de vue de la création que de celui de la communication.
Lorsqu’il est nommé en 1997 à la direction des collections de prêt-à-porter féminin Hermès, Martin Margiela officie déjà depuis plus de 10 ans au service de son propre label Maison Martin Margiela grâce auquel il a acquis une grande renommée. Pourtant, il fera de l’anonymat sa marque de fabrique, préférant mettre sur le devant de la scène le vêtement plutôt que la figure du couturier. Stratégie audacieuse à l’heure où les couturiers sont starisés en un claquement de doigt. L’exposition mettra pour la première fois en parallèle le travail du créateur belge pour sa propre maison avec celui effectué pour la maison du 24 rue du Faubourg Saint-Honoré, avec laquelle il partage l’amour de l’artisanat. On y découvrira comment il a su adapter sa méthode avant-gardiste de la déconstruction au luxe traditionnel et ultime qu’incarne Hermès.
Le style Hermès par Margiela ? Une silhouette avant-gardiste mais intemporelle, épurée par la coupe et les couleurs. Il applique chez Hermès la déconstruction, le recyclage et la récupération de matières, déjà placés au coeur de son processus créatif pour sa propre marque. Une philosophie que la maison Hermès a aujourd’hui totalement intégrée, preuve en est avec sa ligne « petit h ».
Si Margiela apparaît aujourd’hui comme une évidence pour Hermès (la marque mise sur des mannequins peu célèbres pour ses campagnes de publicité quand la tendance est aux mannequins stars) cela n’a pourtant pas toujours était le cas. Cependant, force est de constater que sa présence – ou son absence – ont marqué au fer rouge le sellier parisien. Hormis Jean-Paul Gaultier qui lui succéda, les directeurs du prêt-à-porter féminin de la marque ont tous plus ou moins partagé un degré d’anonymat et un amour du minimal, à l’image de Christophe Lemaire ou de Nadège Vanhee-Cybulski.
Margiela – Les Années Hermès, une exposition sur le passé d’un géant du luxe qui éclaire son présent.